Les communautés les plus vulnérables aux changements climatiques au Nigeria, en Afrique du Sud, au Togo et au Cameroun, sont composées particulièrement des femmes. C’est ce que révèle un récent rapport de Corporate Accountability and Public Participation Africa (CAPPA), présenté à la 27ème Conférence des nations unies pour les Changements Climatiques (COP27).
Selon le document présenté et ensuite partagé aux 4 pays qui prennent part activement à la COP 27, l’Afrique n’est pas protégée des impacts du changement climatique, bien qu’elle soit celle qui contribue le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre
« En fait, l’Afrique subit plus que sa juste part des impacts. L’augmentation des déplacements et des pertes en vies humaines dans la région sont non seulement inquiétantes, mais témoignent en plus d’une triste réalité. », lit-on dans le document.
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Doévi Kopé entre changements climatiques et inégalité genre
Le rapport relate les expériences d’une communauté côtière au Togo appelée Doevi Kopé, qui fait face aux effets du changement climatique.
La communauté en question abritait autrefois une couverture végétale de forêts à feuillage semi-caduc. Dans les années 1970 à 1980, c’était aussi une région de palmiers, de cocotiers et de cultures agricoles pérennes (maïs, manioc, etc.). Aujourd’hui, ce village de la Commune de Baguida (Golfe 6), avec sa population de 1 500 habitants est sérieusement menacée par l’érosion et les inondations côtières. Une situation, vecteur d’inégalité entre les hommes et les femmes dans le village.
« La zone ne possède qu’un seul forage, obligeant les femmes et les filles à passer beaucoup de temps à aller chercher de l’eau. De plus, le village ne dispose d’aucun centre de santé pour les soins primaires et d’aucune installation sanitaire. », précise le document.
Faire payer les responsables du changement climatique
Interrogé sur le document M. Kwami Kpondzo , membre du CAPPA a indiqué que les industries qui ont alimenté la crise climatique, financé le déni des changements climatiques et bloqué les progrès jusque dans le domaine climatique pendant des décennies doivent payer pour les dommages qu’elles ont causés.
« Les tenir pour responsables, c’est veiller à ce que leurs responsabilités soient engagées sur les plans pénal et financier, et à ce qu’elles mettent fin aux pratiques qui ont été à l’origine de cette crise. », a-t-il paraphrasé.
A l’endroit des dirigeants africains, il est recommandé que les préoccupations des communautés les plus vulnérables soient intégrées dans leurs priorités et politiques d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Mettre en place et financer efficacement des institutions spécialisées qui s’occuperont exclusivement des impacts du changement climatique dans les communautés les plus vulnérables, afin d’assurer le financement, la formation du personnel et le renforcement des capacités.
S’assurer que leurs politiques ou leur cadre juridique en matière de changement climatique sont indépendants et isolés des suggestions et de l’influence des entreprises, avant, pendant et après leur mise en œuvre.
Par Hector NAMMANGUE depuis Scharm el scheikh (Egypte)