Évoquant les projets en cours au ministère togolais de l’Environnement et financés par la Banque mondiale dont le projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’ouest (projet WACAResIP) et le projet REDD+, la représentante-résidente de la Banque mondiale au Togo, Mme Hawa Cissé Wagué, avait souhaité plus de célérité dans la mise en œuvre des sous-projets communautaires du projet WACA ResIP qui doivent contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations qui sont toujours dans l’attente des résultats.
Elle avait aussi déploré la lenteur et les goulots d’étranglement qui entravent le bon déroulement des marchés publics. Moins de deux semaines après cette pression mise sur les services concernés, le ministre Foli-Bazi Katari – qui s’était déjà dit sensible à toutes les préoccupations soulevées et avait promis de s’investir pour faire aboutir ce projet est passé à l’acte.
Érosion côtière : le ministre Foli-Bazi Katari va impulser un dynamisme au projet WACA ResIP
Le 30 octobre dernier, Foli-Bazi Katari et son collègue de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière, Tengué Kokou, étaient ensemble pour travailler sur le projet WACA ResIP.
Le coordonnateur du projet était aussi là. On comprend qu’il s’était agi pour ces officiels, juste un mois après leur entrée en fonction, d’y voir clair et de mieux comprendre pour savoir sur quel levier il faudra appuyer.
Et on apprend que, à ce jour, le taux de décaissement n’est que de 8,81%. Pour un projet régional qui a débuté le 20 juillet 2018 et qui doit prendre fin le 31 décembre 2023, en ce qui concerne sa partie Togo.
Les gros ouvrages sont attendus d’ici à 2022, eux qui vont consommer la grande partie des financements. Lesquels financements sont loin d’être bouclés. En effet, selon les conclusions de l’étude de faisabilité technique de protection côtière, réalisée par le cabinet Artelia et soumise à validation à la session mixte Benin-Togo, il faut 150 milliards de francs Cfa pour la protection du segment Agbodrafo (Togo) – GrandPopo (Bénin).
La solution étant de construire 90 épis dont 50 au Togo et 40 au Bénin, de longueur variable entre 65 et 75 m.
Or, le projet est financé par trois partenaires pour un montant d’environ 29 milliards de francs Cfa, réparti entre la Banque mondiale, le Fonds pour l’environnement mondial et l’Etat togolais.
Ce tableau sur le financement a fait réagir les deux ministres qui trouvent qu’il faut aller vite. Du coup, ils demandent que, en attendant la mobilisation des ressources financières plus élevées, il faut faire la politique de ses moyens en utilisant ce qui est disponible pour commencer par sauver ce qui peut l’être car, ajoutent-ils, le désarroi des populations riveraines est grand.
D’autres réunions sont encore prévues pour faire avancer les dossiers du projet.
Récemment, le ministère de l’Environnement et des ressources forestières a fait savoir que, en attendant le début des grands travaux physiques d’ingénierie en 2021, la technique de «piéger le sable marin» est adoptée en urgence pour sauver l’axe Gbodjomé-Agbodrafo, sur une distance de 1,58 km.
Togo : La feuille de route du ministère de l’environnement et des ressources forestières 2025 connue
C’est la technique de juxtaposition de puits en fûts granulitiques pour piéger le sable marin afin de charger naturellement la côte. Une technique qui permettra de sauver les habitations directement menacées par l’avancée de la mer. Les villages concernés sont Gbodjomé, Tango Copé, Dévikinmé, Nimagna, Adissem et Agbodrafo. Au total, 940 ménages seront ainsi soulagés
En rappel, au Togo, le WACA ResIP a engendré 11 sous- projets communautaires pour lutter contre les changements climatiques en réduisant la vulnérabilité des bénéficiaires que sont les femmes et les jeunes.
Les principales activités des 11 sous-projets communautaires (à mener par les commissions préfectorales de développement durable) sont, entre autres, la gestion des aires communautaires de haute valeur écosystémique, la gestion durable des terres, la réhabilitation des petites infrastructures endommagées par les aléas, les travaux de curage des canaux naturels pour l’amélioration de la performance des canaux de drainage des eaux, la pollution et la gestion des déchets et les activités génératrices de revenus. Six pays ouest-africains sont concernés par le WACA : Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sao Tomé Principe, Sénégal et Togo.
Avec l’Union