Dans le monde, les populations pastorales sont estimées à plus de 26 millions de personnes. Selon une étude sur les populations pastorales dans le monde, on en dénombre 13, 3 millions en Afrique et 2,5 millions en Asie occidentale.
Ce qui représenterait 10 à 25 % de la population totale des régions concernées par cette étude (près de 14 % en Afrique du Nord). Le nombre des éleveurs strictement nomades décroît rapidement. Ainsi, en Afrique occidentale sahélienne, le taux de croissance des populations pastorales est inférieur à celui de la population totale : il est de l’ordre de 1,5 à 2 % contre 3 % par an.
Au Togo, la croissance du cheptel, la dégradation des terres, le développement de l’agriculture, les aménagements hydroagricoles et l’urbanisation accroissent les pressions sur les ressources naturelles.

Les régulations traditionnelles, parfois remises en cause, accentuent les risques de conflits et les besoins en termes de mobilité des animaux mal pris en compte fragilisent la mise en place de fermes d’élevage pérennes sur les territoires.
Bien que dominant dans toute l’Afrique de l’Ouest, l’élevage agropastoral, qui repose en partie sur la mobilité est toujours considéré comme trop archaïque, tandis que les politiques misent davantage sur la promotion d’un élevage « intensif » et modernisé.

Face à ces défis, la sensibilisation sur l’agropastoralisme en Afrique de l’Ouest et en particulier au Togo est la solution majeure proposée par l’écrivain camerounais, Michel Tagne Foko. Il s’est prononcé sur le sujet à la rédaction de Vert-Togo.
Prôner un retour aux pratiques héritées des anciens
À en croire, l’éditeur et agriculteur camerounais, l’agropastoralisme est une technique, traditionnelle, ancestrale que tous les paysans Togolais doivent s’approprier.
« Depuis la nuit des temps, quels que soient les peuples, nous avons toujours associé les animaux à l’agriculture. L’ère colonial suivi a participé massivement à nous éloigner de cet acquis , alors que c’est une pratique reconnue aujourd’hui comme étant écologique et même salvatrice pour nos terres. » , rassure t-il.
Le Camerounais fréquent au Togo, met cette technique en pratique de manière adéquate à Notsè (91,5 km au nord de Lomé) à travers son projet « Mon village africain », un rêve qui est devenu réalité, selon ses explications.
« Je milite pour l’agropastoralisme, cette technique que nous avons perdue avec la colonisation et avec le nouveau monde. Cette technique est simple et peut être pratiquée par tous, même les moins nantis. Et mon vœu est que les Togolais se l’approprient. C’est le travail que je fais actuellement à Notsè en montrant à la communauté locale, la possibilité de faire de l’élevage autrement en associant toutes sortes d’espèces animales. », explique-t-il.
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Et de préciser « C’est de là que nous avons tiré la dénomination de notre projet qui veut dire tout simplement : retournons aux valeurs africaines, retournons aux valeurs agricoles anciennes. D’où le village africain, qui veut dire encore que ce n’est pas à quelqu’un, mais c’est à nous tous africains, cette pratique agricole. C’est la maison de tous les Togolais, c’est la maison de tous les Africains. »
Par ailleurs, ce projet, pour le romancier vise une conception de maisons africaines propres à l’Afrique. Car selon lui, on va vers une mondialisation au lieu d’aller vers une singularité. « Un monde à l’envers se dessine car les pratiques modernes prennent le dessus sur les pratiques traditionnelles. On note aussi que nos maisons et nos villes sont sans architecture africaine. Ce projet se donne, donc pour but de participer à préserver la particularité africaine, avoir un espace culturel et africain et préserver les peuples premiers.» a-t-il martelé.
Hector Nammangue