De plus en plus de Togolais vont voir le dentiste, mais ce qu’ils ignorent c’est que cela ne va pas leur permettre de sauver leurs vies.
Les plombages seraient dangereux pour la santé, et plus particulièrement le mercure utilisé pour les plombages.
Sous forme de plombages et d’amalgames pour soigner les caries, 17 à 18 tonnes de mercure seraient placées chaque année sur des dents.
Pourtant, de nombreuses études révèlent le rôle du mercure dans des troubles neurologiques.
Un travail se fait
Pour les Amis de la Terre-Togo , qui s’appuie sur les résultats recueillis lors des ateliers organisés les 27 et 28 février derniers au CASEF à Lomé, le mercure dentaire, dans son utilisation actuelle, présente de véritables risques.
« L’amalgame dentaire est encore largement utilisé et constitue le matériau d’obturation des cavités résultant de l’élimination de tissus dentaires affectés généralement par des caries et le plus abordable répondant aux besoins de santé réparatrice des Togolais » affirme le Directeur par Intérim de l’ONG, Kokou Amegadze
Ces associations dénoncent l’isolement des autorités Togolaises.
Et appellent à suivre l’exemple de plusieurs pays comme la cote d’ivoire, le Bénin qui ont interdit l’utilisation du mercure dentaire.
Un Danger
Comment qualifier autrement les plombages dentaires qui, lorsqu’ils sont retirés de la bouche des patients, sont classés comme déchets dangereux par la Commission européenne… et interdits de poubelle.
Les « plombs », ou amalgames dentaires, contiennent 50 % de mercure élémentaire associé à de l’argent ou de l’étain.
Dans la bouche, ces amalgames libèrent du mercure en permanence sous forme de vapeurs, qui s’accumule dans le cerveau, les reins ou le foie.
La liste des méfaits des amalgames est longue : neurotoxiques, génotoxiques, immunotoxiques, reprotoxiques, ou encore perturbateurs endocriniens.
Les informations qui nous ont été révélés indiquent que les Togolais ont un degré de sensibilisation très faible vis-à-vis des dangers du mercure dans les amalgames dentaires.
« Chaque amalgame supplémentaire augmente le risque de sclérose en plaques de 24 % d’après une étude de 2004, rappelle la scientifique Marie Grosman, coauteure de l’enquête en France.
Les enfants, premières victimes des effets du mercure !
L’embryon, puis le fœtus et l’enfant sont particulièrement vulnérables aux effets du mercure. Dès le milieu des années 1990, des autopsies ont montré que plus la mère porte d’amalgames dentaires, plus le taux de mercure dans le cerveau du bébé est élevé.
Or, la présence de mercure, même en faible quantité, perturbe le développement cérébral de l’enfant : dans une étude portant sur 329 couples mère-enfant new-yorkais, le QI moyen des enfants se révélait un peu inférieur à 100 pour une concentration de 7,7 µg/l de mercure dans le cordon ombilical.
En revanche, les enfants qui avaient peu de mercure dans le sang ombilical (moins de 0,1 µg/l) bénéficiaient en moyenne de 15 points de QI supplémentaires [3].
Au-delà de l’impact neurologique, une étude épidémiologique de juillet 2010 réalisée par une équipe norvégienne de l’Institut national des sciences de la santé environnementale met en évidence un risque quadruplé de fente palatine (« bec-de-lièvre ») chez les enfants dont la mère a reçu des amalgames dentaires en début de grossesse.
Les Dentistes ne sont pas épargnés !
Les fabricants d’amalgames édictent des fiches de sécurité envoyées aux dentistes particulièrement alarmantes.
On peut y lire des « risques d’effets létaux aigus toxiques avec des symptômes d’intoxication par inhalation », une préparation « susceptible de s’accumuler dans le corps humain en cas d’absorption répétée », ou bien encore que « le mercure est reconnu comme causant des malformations du fœtus ou des troubles de la reproduction »
Les dentistes et leurs assistants sont en première ligne dans l’exposition à l’utilisation des amalgames.
Ils inhalent les vapeurs de mercure qui s’échappent lors des actes de pose, de retrait et de polissage des plombages.
Ils souffrent ainsi davantage que la population d’éréthisme mercuriel instabilité émotionnelle, pertes de mémoire, anxiété, dépression, de troubles neurologiques, tremblements, troubles visuels, perte de dextérité –, de tumeurs cérébrales, d’infertilité…
Une étude britannique a révélé que la profession compte même un des taux de suicide les plus élevés du Royaume-Uni
En France, pourtant, la reconnaissance de ces pathologies en maladies professionnelles est très difficile.
Les assistants dentaires et les dentistes sont le plus souvent ignorants des risques encourus.
Cela fait maintenant un siècle et demi que les dentistes utilisent l’amalgame au mercure pour obturer les caries.
En France, le mercure dentaire continue d’être utilisé dans 70 % des amalgames de molaire ou de prémolaire.
L’Afrique une bonne élève
« L’Afrique réclame la fin de l’usage du mercure dentaire dans les 3 à 5 ans qui suivent la signature du traité, soit entre 2016 et 2018 », rapporte une scientifique française.
Une position ferme suivie par la région Asie-Pacifique et le Grolac (Amérique latine) pendant que les États-Unis et l’Australie demandent la disparition programmée des amalgames.
Des alternatives existent
Des matériaux alternatifs de restauration directe comme les composites , les compomères et les céréaniques peuvent etre utilisés pour la restauration de cavités carieuses et non carieuses des dents antérieures et postérieures en fonction de critères de sélection et d’indications spécifiques indique l’ONG les Amis de la Terre-Togo.
Les « restaurations atraumatiques » (ART), à base de verre ionomère (un mélange d’acrylique et de verre), ont fait leurs preuves dans au moins vingt pays, relève l’association Non au mercure dentaire.
Elles sont considérées comme une « approche de traitement alternatif parfaite » par l’OMS.
La résolution des Nations d’Afrique en faveur d’une dentisterie sans mercure fait valoir que ce traitement améliore l’accès aux soins dans les régions pauvres par son « faible coût », qu’il ne « nécessite pas d’électricité », et qu’il peut être « maîtrisé par des non-dentistes ».
Il faut rappeler qu’en début de semaine à Lomé au Togo, le document d’évaluation initiale de la convention de Minamata(Japon) sur le mercure a fait l’objet d’évaluation dans les locaux du ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières
Hector Nammangue