Le Togo, signataire de l’Accord de Paris sur le climat décide de revoir ses contributions déterminées au niveau national (CDN) pour rehausser ses ambitions climatiques. C’est ce que rapporte un communiqué de la présidence dont notre rédaction a reçu une copie.
La note circulaire indique qu’à l’occasion de cette COP26, le pays a décidé de porter ses contributions déterminées au niveau national de 11,14% à 20,51% à l’horizon 2030.
« Ce choix traduit notre engagement à renforcer la résilience de nos communautés, nos structures économiques et nos écosystèmes naturels à travers des plans d’actions climat concrets couvrant des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’eau, l’industrie, les ressources forestières, l’énergie et les mécanismes d’inclusion financière et de couverture des risques climatiques », a déclaré S.E.M Faure Essozimna Gnassingbé.
Le secteur de l’énergie concentre de nombreux défis et les pouvoirs publics togolais se sont engagés dans une action résolue de promotion des énergies renouvelables.
La mise en service de la centrale thermique Kekeli Efficient Power et l’installation de la centrale solaire de Blitta illustrent cette dynamique. Le Togo s’est fixé pour objectif d’atteindre 50% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici à 2030.
Il occupe le 33ème rang mondial des pays ayant à cœur la promotion des énergies renouvelables et le 10ème rang africain, selon l’indice spécialisé de Bloomberg.
La Feuille de routegouvernementale 2020-2025 prévoit le déploiement de 300 mini-grids d’ici à la fin de la décennie et l’électrification de 555 000 ménages par kits solaires, soit l’équivalent de 85 MW de capacité solaire additionnelle.
Ces initiatives doivent permettre de porter à 100% le taux d’électrification rurale à l’horizon 2030.
Dans le domaine des transports, le Togo portera à 3% la part des véhicules électriques dans l’acquisition des véhicules neufs en 2025 et s’est déjà engagé dans la promotion de la mobilité verte, à travers l’installation d’une société de fabrication de véhicules électriques dans le parc industriel d’Adetikopé, inauguré en juin 2021.
Les enjeux sont particulièrement critiques dans le secteur de l’agriculture et des ressources forestières, très exposé aux changements climatiques, et qui occupe près de 65% de la population active.
Les écosystèmes forestiers, qui couvrent 24% du territoire national, rendent possible l’approvisionnement en bois à hauteur de 90% des besoins de biomasse énergie, mais régressent de manière préoccupante.
Pour enrayer cette tendance, qui impacte également la préservation de la biodiversité, la Feuille de route prévoit la restauration et le reboisement des paysages dégradés à hauteur de 1% par an, pour atteindre un taux de couverture forestière de 30% en 2030.
Ces actions permettront d’augmenter de 10% la séquestration du carbone à l’échelle nationale. Des efforts de rationalisation de la gestion des ressources à vocation biomasse énergie seront également impulsés.
Le secteur de la gestion des déchets recèle lui aussi des défis importants. La Feuille de route gouvernementale prévoit une série d’initiatives pour améliorer la collecte et l’assainissement, la valorisation en énergie du méthane produit au centre d’enfouissement de Lomé ainsi que le tri et la valorisation de 145 000 tonnes de déchets destinés au brûlage.
Les besoins de financement pour atteindre les cibles de réduction des contributions déterminées au niveau national (CDN) du Togo sont estimés à 2,7 milliards de dollars à l’horizon 2030. « Les solutions d’un sursaut collectif pour inverser la tendance au réchauffement existent et sont connues de tous », a affirmé le Chef de l’État, S.E.M Faure Essozimna Gnassingbé, qui a appelé à ce que les efforts des pays les plus vulnérables soient reconnus à leur juste valeur.
« Le monde nous observe : nos populations comptent sur nous pour dépasser nos hésitations, prendre des décisions hardies et ramener la solidarité au cœur de l’engagement de la communauté internationale. »
La rédaction