Ils sont supposés circuler en pleine nuit et jusqu’à l’aube et pourtant c’est le contraire qui se passe à Lomé, la capitale Togolaise.
Loin de nous la prétention de critiquer cette situation alarmante qui est bien revue sous d’autres cieux par les autorités compétentes. A Lomé, la majorité des riverains qui empruntent les voies utilisées par les camions qui transportent la moitié des ordures de la capitale sont intoxiqués.
Cette intoxication est indescriptible puisque tous les jours, les citoyens Togolais sont témoins de la balade de ces coffrets à maladie ambulantes.
Wuti, Forever, Doumassesse, Lomegan, Djidjolé, Adidogomé, Avedji, et d’autres quartiers encore paient depuis un certain temps le lourd tribu dues aux pluies intempestives qui augmentent l’odeur fétide des ordures.
Même si la cohabitation n’est pas harmonieuse, les populations de Lomé vivent avec la circulation de ces camions en plein jour.
Tout pousse à croire que les autorités compétentes c’est-à-dire la présidence de la Délégation Spéciale de la Ville de Lomé et le ministère en charge de la Santé condamnent les populations de Lomé à subir ces agressions olfactives à longueur de Journée.
« Une de ces matinées vers 10 heures, sur la voie de Lomegan, un camion de ramassage d’ordures chargé de déchets ménagers de toutes sortes passait et sur le trottoir, le trop-plein s’est éparpillé et rendait la circulation un peu inconfortable le long de l’allée. Les passants étaient obligés de contourner l’obstacle. Ce lieu est devenu invivable pendant une semaine entière » raconte Silvère Freitas, un riverain dans le quartier périphérique de Lomégan, le visage creusé et les prunelles souffrantes.
Et de poursuivre de plus belle « la puanteur qui s’y dégageait, atteignait directement le système nerveux. Le relent qui émanait des légumes pourris, mêlé à l’odeur des poissons séchés, alourdissait l’atmosphère et rendait la respiration très difficile. Aussi, le remugle en provenance du camion pour la circonstance poussait l’inconfort à l’excès »
La Meme scène, s’est produite sur la route de Limousine à Avedji. Au milieu de la rue, réduite en ruelle par les étalages anarchiques, le trop plein des tas d’ordures de légumes et d’épices naturelles des camions qui passaient étaient dispersés. Certains marchands faisaient l’effort de les mettre dans des sacs pour ensuite aller les jeter dans le dépotoir circonstanciel à quelques mètres, ceinturé par des étals de légumes, et autres installations.
Dans un autre quartier périphérique,Brouette garée à côté et pelle à la main, René Dossavi tente de pincer son nez pour ne pas inhaler l’odeur du camion d’ordures qui passe à côté de son étalage « Nous vivons des moments difficiles avec la circulation des véhicules de ramassage d’ordures en pleine journée. Nous sommes obligés de cohabiter avec l’odeur des déchets que nous produisons, puisque nous n’avons pas d’autres moyens pour nous en débarrasser », explique-t-il, tout en essuyant la sueur qui perle sur son front.
René Dossavi pense que les autorités compétentes doivent revoir l’arrêté interministériel du 09 mars 2018. En effet, cette loi fixe les tarifs des amendes perçues par la Direction de l’Hygiène et de l’assainissement de base du ministère de la Santé et de la Protection Sociale, une liste des infractions concernées a été publiée. Eaux usées , absence de fosses septiques, enfouissement d’excréments , vente d’aliments avariés , élevage non autorisé ,vidange illégale , nuisances sonores et d’autres infractions sont punies par la loi, cependant selon les ministres Sani Yaya de l’Economie et des Finances et Moustafa Mijiyawa de la Santé toutes les dispositions antérieures contraires sont abrogées. Ces odeurs qui constituent des nuisances olfactives, ne doivent pas etre punies par la loi ? Sinon pourquoi les navettes des engins en question qui foutent le bordel sonnent comme une caution des autorités en question.
« Nous ne pouvons pas vivre au milieu de ces odeurs en pleine journée ; c’est impossible. Il faut que l’Etat règle ce problème au plus vite possible afin que les ramasseurs puissent circuler la nuit », avance Da Kafui, Ménagère à Djidjolé.
Les passants dépassent des fois les camions qui circulent hâtivement.
Certains d’entre eux n’ont pas le choix que de se boucher les narines à l’aide d’une main, d’un pan de boubou, d’un mouchoir ou d’un cache-nez. Une image forte ! Lorsqu’un camion est sur le point de passer, les marchands le long des routes pensaient aussitôt à la fin de leur calvaire. « Faites votre travail la nuit», suppliaient-ils. « Allez le dire à qui de droit », rétorque d’un ton sec un éboueur.
La non-collecte des ordures a des conséquences sur la santé des populations certes, mais les odeurs aussi, mais ce faisant les nuisances occasionnées la journée doivent etre revues par les autorités compétentes pour faire comprendre aux populations qu’ils mettent leur vie au cœur de leurs actions.
Hector Nammangue