Des hectares de piment dévastés à Tado : À quand l’assurance pour les pertes de récolte ?

La culture des céréales comme le mil, le sorgho, le maïs et l’arachide occupe une place de choix dans la sécurité alimentaire et dans l’amélioration des revenus des paysans. Cependant, le dérèglement de la saison pluvieuse ainsi que la grande variabilité des niveaux de pluies qui sévit depuis 2020 au Togo, a des impacts considérables sur les activités agricoles et la productivité des exploitations.

Tado est une petite localité du sud-est du Togo, frontalière avec le Bénin et à 15 km de Tohoun qui regorge de nombreuses potentialités agricoles. C’est dans cette localité en bordure du fleuve Mono que Lodibert Boris, jeune informaticien agronome togolais   mène depuis 2020, son projet de culture de piment. Mais hélas, son projet dénommé Agro Spaces qui avait pourtant très bien démarré, s’est heurté à la dure réalité faite d’une saison irrégulière suivie d’inondations.

Les effets pervers des changements climatiques sur le site de Tado

Résultat des courses, une vingtaine d’hectares de piment, des mois de labeur et d’espoir de ses coopératives sont partis à l’eau.

« Le projet de production de piment lancé par Agro Spaces a bien démarré. Il a mobilisé plus d’une dizaine de coopératives avec un effectif global de 180 personnes. Le projet a démarré avec les techniques de production plus précisément le piment.», a lancé Lodibert Boris, informaticien agronome.

Et de préciser, « Au début de la petite campagne début septembre, les fortes pluies ont engendré l’inondation du Mono. Avec l’ouverture du barrage de Nangbeto, tout le littoral du Mono a été inondé, ce qui a touché notre plantation de piment sur 23 ha cultivés. Presque la moitié de notre site a subi des dommages. Malheureusement ces déficits qui sont la cause des changements climatiques ne permettent pas de sécuriser nos cultures. »

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L’assurance pour les pertes de récolte se fait attendre

Vue plus large de la production de piment sur le site de Tado totalement inondée

Avec cette situation, Lodibert et toute son équipe sont à pied d’œuvre sur leur site de production à Tado. L’enjeu principal étant de faire face aux conséquences des changements climatiques qui affectent directement leurs activités. Souscrire à un contrat d’assurance récolte se révèle être le meilleur moyen d’être indemnisé au plus proche des pertes réellement subies afin de pérenniser son exploitation.

« Nous croyons qu’avec nos champs qui sont devenus de véritables pataugeoires, la seule alternative qui est envisageable, c’est l’assurance agricole. Nous voulons voir dans quelle mesure avoir cette assurance agricole. Nous avons effectué ces démarches afin de sécuriser les investissements et pouvoir agir face à ces genres de situations. », explique-t-il. Mais, il s’avère que de tels dispositifs ne sont pas disponibles sur le marché togolais. Une situation qui désole le jeune agri preneur.

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Selon ce dernier, « On ne peut pas proposer des solutions, mais faire des collaborations avec des services qui sont dans l’assurance. Ce dont nous avons besoin c’est l’assurance agricole pour pouvoir venir combler ce gouffre. L’idée aujourd’hui c’est d’amener l’État et les sociétés d’assurance au Togo à pouvoir proposer des assurances agricoles afin de pallier aux changements climatiques qui contribuent à la flambée des prix alimentaires. »

Il faut noter que les chocs climatiques aggravent les problèmes des systèmes alimentaires déjà en difficultés. Les prix des denrées alimentaires pourraient donc augmenter en Afrique subsaharienne au moment où les agriculteurs sont moins bien payés pour leurs produits.

Hector N.

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