COP 27 : Malgré le désenchantement, des avancées à ne pas négliger 

La déclaration faite par M. John Forbes Kerry, envoyé spécial du président américain lors du dialogue, de haut niveau avec le nouvel objectif quantifié sur le financement climatique fait couler beaucoup d’encre et de salive à cette 27^e Conférence des parties sur le changement climatique, qui se poursuit à Sharm El-Sheikh. Après la réaction des chefs d’Etats Africains, c’est au tour des Organisations de la Société Civile d’exprimer leur désaccord.

Christian Hounkannou, Coordonnateur Régional Afrique 350Africa.org, qui œuvre pour « mettre fin à l’ère des combustibles fossiles et construire un monde d’énergie renouvelable communautaire pour tous ». Il fait partie de ces acteurs de la société civile venus faire entendre leur voix. Et au micro de Vert-Togo, il qualifie d’intolérable ce genre d’affirmation venant des USA.

« Nous ne pouvons pas tolérer cela d’un pays comme les USA qui sont un grand émetteur. Ce sont les USA qui doivent véritablement mettre la main à la poche pour contribuer à la réduction du réchauffement climatique. », a-t-il lancé, révolté.

Yeah the Africans don’t buy the lies and do not want it. We call for energy access, renewables and climate action. #KeepItInTheGround @NakabuyeHildaF @OmarElmawi @vanessa_vash https://t.co/wvcvtLgisz

— Christian (@christroi10) November 11, 2022

Pour l’acteur de la société civile, sans financement on ne peut pas parler de négociations climatiques. « Les 100 milliards de dollars ont été promis pendant plus d’une décennie. Cela devrait être concrétisé mais nous en sommes aujourd’hui de par les calculs faits par l’OCDE à 80 milliards. Il reste encore un gap à combler. Nous sommes dans une crise aujourd’hui et nous avons besoin de ressources financières. », a-t-il insisté.

Interrogé également sur le financement des énergies fossiles, M. Christian affirme que les changements climatiques proviennent uniquement des énergies fossiles. « La cause du changement climatique, ce sont les énergies fossiles. Alors nous disons que nous devons sortir des énergies fossiles. Nous avons besoin de financement pour promouvoir les énergies renouvelables, qui sont les solutions pour cette crise. », a-t-il affirmé.

Quelques avancées à ne pas négliger 

Mais, pour Monsieur Hounkannou, il y a encore de l’espoir et deux avancées sont déjà à noter à cette 27^e COP. « L’une des avancées à mettre au crédit de cette COP est la question sur les pertes et préjudices. Cette question est inscrite sur l’agenda des négociations et on discute dessus. La seconde question est celle de la finance. Nous ne sommes plus simplement aux 100 milliards de dollars. Il y a le mécanisme financier pour financer les pertes et préjudices. Ce mécanisme financier est également entrain d’être discuté.  Ce sont deux avancées qu’on doit saluer au cours de cette première semaine. »

Par ailleurs, a-t-il conclu. « Il y a également des pays développés qui ont fait des promesses pour accompagner la réparation dans des pays qui sont touchés par de grandes inondations. Presque tous les pays en Afrique de l’ouest ont connu de grandes inondations.»

Par Hector NAMMANGUE depuis Sharm El Scheikh (Egypte)