Après de longues négociations truffées de périodes de prolongation, la 27ème Conférence internationale sur le Climat a finalement débouché sur la mise en place d’un fonds spécifique dédié aux pertes et dommages pour les pays les plus pauvres qui subissent de plein fouet les conséquences des changements climatiques alors qu’ils sont très peu émetteurs de Gaz à Effet de Serre (GES).
L’annonce a été faite par le président de la COP, ce dimanche matin à Sharm El-Sheikh.
« Très chers amis, nous avons entendu vos appels et nous avons répondu aujourd’hui à Sharm El-Sheikh. Nous avons mis en place le tout premier fonds dédié aux pertes et préjudices. Un fonds que nous avons mis tant de temps a mettre sur pied. », a-t-il déclaré devant les délégués des 200 pays à la COP27, en Égypte.
Les pertes et préjudices font référence aux dégâts climatiques, parfois irréversibles, déjà subis dans certains pays à la suite des changements climatiques.
Sentiment mitigé de la Directrice de l’environnement du MERF au sortir de la COP 27
La demande de leur financement était l’une des revendications principales des pays du Sud à la COP27, qui vit ses dernières heures dimanche en Égypte, après de longues heures de négociations.
L’adoption de la résolution, par consensus, a été suivie d’applaudissements nourris. Une suspension d’une demi-heure de la séance plénière de la COP a ensuite été décidée par le président égyptien de la COP27.
Le texte adopté prévoit en outre la mise en place rapide d’un comité chargé d’opérationnaliser le fonds pour les pertes et dommages en vue d’une mise en place définitive lors de la COP28, prévue en novembre-décembre 2023 aux Émirats Arabes-Unis.
« Après 30 ans de négociation une facilité a été mise en place comprenant un fonds pour répondre aux catastrophes, aux effets des changements climatiques , aux préjudices que subissent les populations qui vivent en ligne de front de la crise climatique. C’est un pas que nous saluons.», a lancé Séna Alouka, le Directeur Exécutif de l’ONG JVE qui a suivi intégralement les négociations sur le climat à Sharm El Scheikh.
« Enfin nous avons atterri avec sécurité après beaucoup de tumultes. Les pays développés et les pays en développement ont pu convenir d’un commun accord d’un mécanisme qui inscrit dans la durée donc le financement des pertes et dommages des communautés particulièrement vulnérables aux aléas climatiques. », s’est réjouit M. Adessou Kossivi, coordonnateur Afrique du GNDR. Avant de poursuivre « Au plan juridique le souci est levé. Il va se poser un problème technique, celui de démontrer que le phénomène est à priori climatique et que le pays est assez vulnérable. C’est une victoire et nous nous en réjouissons. »
Il faut noter que la mise en place d’un financement des pertes et préjudices était demandée depuis des années par les pays du Sud mais les pays riches ont toujours renâclé, de peur notamment qu’une reconnaissance des dégâts climatiques n’entraîne des actions en justice pour réparation.
Par Hector NAMMANGUE depuis Sharm El Scheikh (Egypte)