Le Togo à l’instar de plusieurs pays africains est un pays maritime qui importe des hydrocarbures dont la dangerosité nécessité de grandes précautions dans la manipulation, depuis le chargement des tankers jusqu’à la consommation en passant par le stockage et la distribution.
Les hydrocarbures constituent la principale source d’énergie consommée dans le monde. Selon l’Agence Internationale de l’Energie AIE, cette matière première satisfait encore plus de 30% de la demande énergétique en pétrole en 2012.
Le commerce du pétrole brut et des produits raffinés entre les pays, atteint près de 56,5 millions de barils par jour en 2013 soit presque deux tiers de la production mondiale 86,8millions de barils par jour Selon le Statiscak reviex British Petroleum BP.
La capitainerie du port autonome de Lomé a enregistré en 2016, 1311 tankers qui ont transporté 13 983 587 de tonnes d’hydrocarbures. En 2017, 19316 506 de tonnes d’hydrocarbures ont été transportés par 1375 pétroliers. Par ailleurs, toujours en 2017, environ 1840 bateaux ont effectué des opérations de transbordement à la rade du Togo et ces produits sont acheminés vers les pays voisins.
Tous ces chiffres montrent à suffisance que de grandes quantités de produits hautement inflammables sont régulièrement manipulées dans le secteur maritime Togolais. Cela nécessite une attention particulière de la part de ceux qui les importent, les stockent et les distribuent.
Le transport maritime constitue ainsi un enjeu capital dans l’approvisionnement pétrolier, y compris au niveau national. Le Problème de sécurité de l’acheminement des hydrocarbures se pose à terre comme en mer. Le transport pétrolier maritime par exemple est confronté à différents risques( échouement, feu piraterie) dont le plus grave est le déversement de ses produits suite à un accident causant des marées noires qui ont des impacts très néfastes sur l’environnement.
Des exemples des dégâts des hydrocarbures
L’une des plus grandes catastrophes dans le trafic maritime mondial des hydrocarbures, est le naufrage de l’Erika survenu en décembre 1999, ce pétrolier qui s’est brisé aux larges des côtes bretonnes en France, transportait 31000 tonnes de produits pétroliers. Il a déversé environ 7 à 10 0000 tonnes de fuel dans la mer et a créée une marée noire sur près de 400 kilomètres de côtes.
Les conséquences de ce déversement furent très néfastes ,cette catastrophe a fait perdre à la faune marine déplus de 150 000 oiseaux morts englués dans le mazout, les stations balnéaires ont été désertées, les coquillages interdis à la consommation, la pêche suspendue, les baignades et les plages ont été interdites, l’économie de ces régions a été affectée et a mis plusieurs années à se r élever de ce naufrage.
Les efforts du gouvernement togolais
Bien que la situation qui prévaut fait réfléchir, l’Organisation maritime internationale OMI a prévu des dispositifs de lutte contre la pollution marine par les hydrocarbure et pour la prévention de l’intégrité de la vie de l’homme en mer notamment la convention internationale pour la prévention de la pollution marine par les navires MARPOL et la convention internationale pour la sauvegarder de la vie humaine en mer SOLAS, conventions auxquelles le Togo est partie.
Le Togo sous l’impulsion du chef de l’état a depuis 2014 engagé de profondes reformes du domaine maritime avec la création de l’Organisme national chargé de l’action de l’Etat en Mer ONAEM, qui a pour mission de renforcer l’action des administrations publiques, de coordonner les efforts intersectoriels dans le but de préserver les intérêts maritimes du Togo, de garantit la sureté et las sécurité maritimes et portuaires ainsi que la protection de l’environnement maritime.
Ainsi plusieurs décrets et arrêtés ont été pris et ont permis de mettre sur pied des dispositifs d’urgence pour prévenir ou le cas échéant lutter contre d’éventuels accidents ou incidents en mer.
« Il s’agit , sans être exhaustif du plan POLMAR national , du plan national d’intervention d’urgence en cas de pollution par les hydrocarbures PNIU , du plan d’Organisation de secours la prise en charge des victimes en vue de limiter les dégâts par la mise en place à l’avance d’une organisation appropriée et efficace, et le Plan national de contingence qui est un outil de gestion et de prévention des catastrophes » confie Ninsao Gnofam ,le ministre en charge des transports.
Le code de la marine marchande du Togo à travers certains articles permet de réduire les risques d’accidents ou d’incidents conformément aux résolutions de l’OMI. Il convient d’assurer une coordination efficace et efficiente pour prévenir ou faire face à une éventuelle crise liée à la population marine ou à un incendie.
De tout ce qui précède il parait judicieux de trouver des voies et moyens pour mettre en synergie toutes les forces et tous les systèmes pour permettre au Togo de réagir promptement et efficacement aux catastrophes liées au déversement des hydrocarbures en mer.
Hector Nammangue