«Nous devions nous rendre jusqu’à Notsémonou à 5 km du village pour moudre les céréales. Nous revenions tard la nuit, laissant nos enfants affamés. Parfois même dans l’obscurité, il arrive que certaines trébuchent et perdent la farine qu’elles ont mis des heures à écraser. Pour décortiquer le riz, il faut carrément se rendre à Avétonou et y passer 2 à 3 jours pour ramener du riz au village», se remémore Akuto Adigbli, présidente du groupement Azonliyéyé.
«Avec l’avènement de la PTFM, notre quotidien a changé. Nous gagnons en temps et en énergie que nous déployons pour nous occuper de nos familles. En plus, grâce aux revenus de la plateforme, nous sommes devenues des femmes qui comptent, nous contribuons à la bonne marche de nos ménages, nous avons des champs plus vastes. Notre projet maintenant est d’acquérir un congélateur afin de vendre des poissons et des boissons fraiches», témoigne Adjo Lydia Siekpenou, secrétaire du groupement.
Le groupement Azonliyéyé, c’est celui qui porte la Plateforme multifonctionnelle (PTFM) solaire de Wessido, à 25 km de Kpalimé ; il est composé de 25 femmes dans la préfecture d’Agou. Avec Kadjé, dans la préfecture de Hado, les deux groupements ont fait l’objet, le mardi 2 novembre 2021, de la visite de la ministre Myriam Dossou-d’Almeida du Développement à la base, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes. Histoire d’échanger avec les bénéficiaires de ces infrastructures socio-économiques de base. D’un coût total de 23 millions 799 mille 800 francs Cfa, la PTFM de Wessido a démarré en janvier 2020, «pour répondre aux besoins énergétiques en matière de transformation des produits agricoles, et réduire la pénibilité des tâches des femmes de la localité», indique le ministère du Développement à la base. En plus des équipements électriques, la PTFM solaire de Wessido est composée d’un moulin à céréales N°1, d’une décortiqueuse de riz, d’une meuleuse d’angle fixe d’une puissance de 2,2 kW pour l’aiguisage de meules et des outils agricoles, d’une table de chargeurs de portables pouvant charger simultanément quarante-huit (48) portables et d’un lampadaire éclairant la cour de la PTFM. A Kadjè, dans la préfecture de Haho, c’est une plateforme standard qui rythme le quotidien du village.
Elle est composée de : un moteur diesel d’une puissance de 10 CV ; un alternateur triphasé de 10 KVA ; un compteur horaire pour évaluer le temps de fonctionnement de la PTFM ; un compteur électrique pour évaluer la consommation électrique de la PTFM ; un moulin à céréales N°2 ; un moulin à soja ; une meuleuse d’angle fixe d’une puissance de 2,2 kW pour l’aiguisage de meules et des outils agricoles ; une table de chargeurs de portables pouvant charger simultanément quarante-huit (48) portables.
Le Programme national de développement de la Plateforme Multifonctionnelle a été initié par l’Etat togolais, et lancé en mai 2011 par le chef de l’Etat, avec pour objectif de contribuer à l’accroissement des revenus et à l’amélioration des services sociaux de base, à travers un accès élargi aux services énergétiques fournis par la PTFM, explique le ministère du Développement à la base.
Qui précise : «Depuis quelques années, le Togo a entamé une transition énergétique sur ce programme, du diesel vers le solaire, pour diminuer la dépendance au gasoil dans le but de préserver l’environnement et d’améliorer la rentabilité des PTFM. 53 plateformes multifonctionnelles solaires sont ainsi installées sur un total de 350, sur l’ensemble du territoire».
Au moment où le monde entier réuni à la COP 26 se concentre pour trouver des solutions en vue de réduire le réchauffement climatique, le Togo, à travers de multiples initiatives, «poursuit ses efforts pour préserver l’environnement et protéger la planète. L’installation des plateformes solaires et la transformation progressive des moteurs diesel des plateformes standards en les couplant avec le solaire interviennent dans cette dynamique», estime-ton au cabinet de la dame Myriam Dossou-d’Almeida. Le Togo ambitionne en effet de réduire au niveau national à plus de 50% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.
Source : Ministère du Développement à la base.
