Togo : Le Fonds Vert pour le Climat, une chance pour le Secteur Privé

Le Fonds  Vert pour le climat offre aux pays bénéficiaires notamment tous les pays en développement dont le Togo, un accès aux financements par le biais d’entités de mise en œuvre nationales et internationales dûment accréditées, et d’intermédiaires comme les ONG, les  ministères, les banques de développement nationales et autres organisations nationales ou régionales qui répondent aux normes du Fonds.

Cependant ce fonds,  en dépit de ces opportunités est méconnu de bon nombre d’acteurs de la société civile et surtout du secteur privé. En atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile, le point focal du Fonds Vert pour le Climat au Togo, M. Esso-Sam AGRIGNAN  a indiqué que les acteurs du secteur privé peuvent non seulement accéder aux ressources du Fonds par l’entremise d’une Entité accréditée par le Fonds mais aussi  accompagner les porteurs  à l’identification, à l’élaboration et la préparation des projets et programmes à soumettre  au financement du fonds vert.

« Autant d’opportunités existent au travers de ce mécanisme financier que ce soit dans le secteur privé que ce soit dans le secteur public. Ce mécanisme financier est prêt à nous accorder un certain nombre de financement  à  travers des prêts, à  travers des subventions que ce soit des garanties ou soit par des prises par action. », Précise-t-il.

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Et d’ajouter «  Le  secteur privé à des domaines d’intervention pour le Fonds vert. Tout ce qui est évaluation des risques climatiques sont prises en compte. Par exemple à cause de la sécheresse,  mes productions agricoles n’ont pas été celles qu’elles devaient être, et pourtant avec le Fonds Vert , j’aurai pu intégrer tout ce qui est risque climatique dans ma production, l’assurance pourrait me payer ou j’aurai anticipé sur ce qui m’aurait  arrivé. Il y a des prêts à long terme que le secteur privé peut  bénéficier et surtout des garanties pour couvrir les risques spécifiques. Le secteur privé  peut  se faire accréditer  pour pouvoir  accompagner  les banques commerciales. Elle peut aussi proposer des projets pour se faire accréditer. »

De fait,  le Fonds  finance des projets et programme  ayant pour objectifs de limiter ou de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement et d’aider les communautés vulnérables à s’adapter aux impacts déjà ressentis des changements climatiques.

 Il entend apporter une contribution ambitieuse à la réalisation des objectifs d’atténuation et d’adaptation de la communauté internationale, dans le but de maintenir l’élévation moyenne de la température de la planète en dessous de 2 °C.

En février 2016, le fonds vert avait levé l’équivalent de 10,2 milliards de dollars US de capitaux, pour financer des projets d’adaptation et d’atténuation qui ont  un potentiel d’impact fort dans les pays en développement à travers des subventions, des garanties, des prêts concessionnels ou des financements par actions.

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A cet égard,  la finance climatique notamment le Fonds vert pour le climat  va favoriser les activités nationales visant à combattre simultanément la variabilité et l’évolution du climat et à intégrer les actions d’adaptation au climat dans des stratégies de développement durable, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs du PND.

Les fonds climatiques, une importante contribution à l’économie verte

La mise en œuvre de programmes de protection climatique supplémentaires tout comme le Fonds Vert pour le Climat  doit permettre de diminuer aussi efficacement que possible et à moindre frais les émissions de gaz à effet de serre. Un moyen d’y parvenir est de renforcer le commerce des certificats de CO2. À cet égard, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et son protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005, ont fait œuvre de pionnier en mettant sur pied les marchés du carbone. Les mécanismes de financement du Protocole de Kyoto présentent malheureusement des faiblesses structurelles derrière leur flexibilité, telles la chute des prix des certificats (en raison de la récession et de l’absence d’objectifs de réduction du CO2 au-delà de 2012), la domination chinoise sur les marchés de l’offre ou le coût et le temps qu’exigent les certifications. Ces faiblesses doivent désormais être surmontées grâce à de «nouveaux mécanismes de marché», dont le développement et l’expérimentation avec le financement initial.

Faiblesse des capacités techniques

Le Togo à l’instar des autres  pays  en développement, est souvent confrontée à la faiblesse des capacités techniques pour se conformer aux exigences et critères d’investissement des mécanismes financiers climatique dont le Fonds Vert pour le Climat. C’est dans cette optique et en vue de réduire ces lacunes que le Fonds vert  a mis en place le  programme Readiness.

Le 22 novembre dernier, il a été  lancé la deuxième phase du projet au Togo. Ce projet s’inscrit dans un ambitieux programme de préparation des pays en développement en vue de  renforcer leur appropriation en matière d’accès au Fonds vert pour le climat. Malgré les efforts réalisés dans la première phase, les capacités des acteurs notamment des ONGs  restent  limitées dans la  formulation de projets y compris les acteurs des medias qui ne disposent pas d’informations fiables pour relayer des opportunités qu’offre ce mécanisme financier.

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Beaucoup de pays en développement craignent que l’économie verte ne freine leur croissance et crée de nouveaux obstacles aux échanges. Cela crée d’ailleurs certains tiraillements dans les négociations actuelles de la conférence Rio+20 sur la durabilité. Les expériences du Secrétariat d’État à l’économie montrent que la croissance économique et la gestion durable des ressources ne sont pas antinomiques.

Au contraire, en créant des emplois et des opportunités économiques tout en réduisant sensiblement les risques en aval  effets du changement climatique, pénurie d’eau aggravée ou appauvrissement de la biodiversité  l’économie verte est aussi une chance pour les pays en développement. Elle leur offre des possibilités de croissance grâce à des gains d’efficience et à l’exploitation de ressources nouvelles. Elle peut ainsi renforcer durablement la compétitivité d’une économie.

Bernard ADZORGENU

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1 COMMENTAIRE

  1. vivement que ces fonds puisse faire bénéficier tous les acteurs militants dans le secteur du climat et de l’environnement

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