Dans la commune d’Agoè Nyivé 6, tout endroit est bon pour y jeter les ordures, notamment aux abords de la voie publique. Et cette habitude des populations se perpétue sous le regard insouciant des autorités municipales, pourtant censées discipliner leurs administrés.
Que ce soit des petits enfants qu’on retrouve, chargés de cuvettes remplis de déchets destinés aux dépotoirs sauvages dressés en bordure de route ou encore des adultes qu’on peut aisément apercevoir jeter des épluchures sur la chaussée au travers des portières de véhicules en circulation ; on peut aisément conclure que ceci n’est qu’une des nombreuses conséquences de l’incivisme de la population.
Nous sommes sur la Route Nationale 1, précisément sur le tronçon Lomé-Tsévié. Au niveau du premier carrefour d’Adétikopé appelé Adroukpapé, un tas d’immondices trône à proximité de la voie publique. Dans ce décor insalubre, circuler simultanément sur une même bretelle devient alors impossible pour les automobilistes. A chaque passage d’un camion, bus ou tout autre gros porteur, la circulation est bloquée, en raison des tas d’ordures répandues de part et d’autres des voies.
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Du spectacle qu’offrent ces tas d’ordures au quotidien, la déduction évidente est que la commune d’Agoè-Nyivé 6 et ses environs sont confrontés à un véritable problème d’assainissement et de gestion des déchets. Une situation qui non seulement, a son lot d’impacts négatifs sur l’environnement et la santé des populations, mais aussi qui laisse entrevoir une défaillance dans la politique de gestion des déchets mise en œuvre dans cette commune, pour peu qu’elle existe réellement.
Impacts environnementaux
D’après Prosper Sèkdja Samon, Docteur en Sociologie Urbaine et Environnementale à l’Université de Lomé, la gestion des déchets dans Agoè-Nyivé 6 se présente comme une épine dorsale. Les conséquences directes et perceptibles que l’on peut voir quand on visite cette commune ce sont les dépotoirs sauvages à ciel ouvert mal entretenus qui naissent un peu partout.

Et cela n’est pas sans impacts. « Les dépotoirs sauvages dans la commune d’Agoè Nyivé 6 sont vecteurs de trois types de pollution : une pollution visuelle, une pollution olfactive et une pollution d’ordre esthétique. L’ensemble de ces pollutions influe sur la santé des populations, mais en même temps sur les infrastructures. Du point de vue de la santé, ces déchets peuvent être sources de maladies hydriques (diarrhée, dysenterie etc.)», a diagnostiqué d’entrée le Docteur.
Un impact parfois imperceptible par les populations, mais que vient exacerber d’autres facteurs climatiques. « Quand il pleut sur ces déchets et que les eaux arrivent à infiltrer le sol, ces eaux déjà polluées vont directement impacter négativement la nappe phréatique. Nous savons que de plus en plus, les Togolais ont tendance à créer des forages d’eau chez eux. L’issue de ces forages peut porter préjudice à la population », précise-t-il.
De la nécessité d’une bonne gestion des ordures ménagères
La loi de l’environnement au Togo dans son article 4 stipule que toute personne vivant sur le territoire national a le devoir de contribuer à la sauvegarde et à l’amélioration de l’environnement togolais. Au regard de cette loi et forts des prérogatives qui leur ont été données, il y a urgence que les autorités communales d’Agoè Nyivé 6 doivent s’activer sur le terrain.
Selon Prosper Sèkdja Samon, la mairie d’Agoè Nyivé 6 devrait beaucoup sévir et revoir sa copie. « La loi sur la pollution de l’environnement au Togo ne doit pas dormir dans les tiroirs. Les autorités communales doivent sévir jusqu’à la dernière rigueur afin de limiter les maux auxquels sont exposées les populations », a-t-il affirmé.
Aussi ajoute-t-il, « il est également important de situer les responsabilités. Je pense à deux entités : l’Etat doit se charger de la préservation de l’environnement. L’état doit reprendre en main la gestion de l’environnement et surtout urbain. C’est plus du quart de la population Togolaise qui subit ces problématiques environnementales qui indirectement portent préjudice à leur santé. En seconde position, il faut arriver à éduquer et à amener les citoyens à prendre soin de l’environnement afin que ces faits soient évités. Quoi qu’on dise, l’environnement est le soubassement de tout homme. La protèger, c’est protéger l’humanité. »
Cet Article a été rédigé avec le soutien de l’Association Togolaise des Journalistes Engagés pour l’Environnement (ATJ2E)