TI/Lutte contre la Corruption: Le Togo peine à s’en dépêtrer

Le Togo, selon la classification des dix pays africains en 2009 à partir des données fournies par Transparency International à propos de la lutte contre la corruption dans le monde entier, occupait la 111ème place sur 180 pays juste après la crise financière de 2008.

Il se retrouve en 2013 au 123ème rang sur 177 pays. Aujourd’hui, il totalise un score de 32 et donc 26ème sur le plan africain et le 117ème sur le plan mondial.

Des chiffres ronflants, preuve du niveau de corruption très accentuée. A ce classement trois autres pays s’ajoutent notamment le Mali, le Pakistan, la Tanzanie.

Dans le dernier rapport de TI, il est indiqué que les pays dans lesquels le niveau de corruption est élevé sont ceux qui briment les libertés des journalistes et des organisations de la société civile.

Des réalités qui se retrouvent au Togo avec l’arrestation des membres de Nubuéké qui croupissent jusqu’à ce jour derrière les barreaux suite à l’interdiction de manifestation dans certaines villes de Lomé.

Une autre étude établit chaque semaine a indiqué qu’un journaliste est tué dans un pays très corrompu et que depuis 2012, la quasi-totalité des journalistes tués l’ont été dans ces pays.

Une stagnation de son score depuis 07ans faisant montre de la pratique des pots de vins et d’autres formes de corruptions et de rackets systématiques des populations qui endurcissent les habitudes et continuent de régir la vie des Togolais.

Les causes réelles

Le Togo ne peut être classé correctement sur la carte mondiale de la perception de la corruption et de la transparence des comptes, puisqu’il ne fournit pas toutes les données ou occulte un grand nombre de données en se cachant derrière l’absence de statiques dont l’établissement relève pourtant de la compétence de l’Etat.

Les statistiques extraites de l’ONG Transparency International qui reflètent, une approche de la perception de la corruption, selon que le pays arrange ou pas certains pays occidentaux puissants.

La définition de la corruption se limite à l’abus d’une charge publique à des fins d’enrichissement personnel, ce qui semble exclure le niveau d’impunité.

« Le Togo avec un classement mondial se contente d’une gouvernance de façade en excluant la Diaspora du recensement de la population et en trafiquant, fait sauter le verrou de 02 mandats présidentiels maximum prévu par la Constitution et accepté par le Peuple Togolais en 1972 » indique Tabo Dalmeida un économiste Togolais.

Et d’ajouter « la nouvelle forme d’usurpation et d’abus du pouvoir consiste alors à mettre en accusation, les limitations pendant 02 mandats de 05ans, puis à les restituer pour 02 autres nouveaux mandats en considérant que les 02 nouveaux mandats et la date butoir de 10ans ne commencent qu’après les 10ans déjà passés au pouvoir, ce fait de pouvoir rester au moins 20ans et de pouvoir recommencer le manège. Cette réalité du terrain n’apparait nullement dans les perceptions de Transparency international qui donne alors une perception très occidentalisée de la situation réelle sur le terrain et souvent beaucoup plus dégradée que cela n’y parait » conclu t-il.

Des solutions en vue

Face à ses enjeux , ,des voix s’élèvent pour dire non à cette situation et permettre au Togo de se relever et de tourner bride, dont l’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE TOGO) qui s’est prêtée a un exercice tout récemment en se formant avec les membres de son Conseil d’administration et ceux du RAC Réseau Anti-corruption par le Représentant de Transparency International dans le cadre d’une des missions d’appui et de renforcement des capacités de la dite institut devenue depuis le 17 mai 2017 contact national de TI.

La formation a permis à ces acteurs de s’imprégner des valeurs et principes directeurs du mouvement TI, ses priorités stratégiques et ses outils de travail.

Elle les a permis également, d’élaborer une feuille de route pour l’accréditation de l’ANCE comme section nationale de TI au Togo.

Le processus d’accréditation pour devenir une section nationale de TI a été donc connu de tous à l’issu de la formation.
Une occasion pour le formateur Samuel Kaninda, Conseiller régional Afrique de Transparency International d’avoir pris connaissance des programmes et de la diversité de compétences dont regorgent l’ANCE et son conseil d’administration.
Crée en 1993, l’ANCE TOGO se veut une ONG dynamique qui a décidé d’évoluer vers de nouvelles responsabilités, d’où la nécessité d’une mise à jour des connaissances de ses différents acteurs.

Ils ont donc reçu du formateur des clés de compréhension ainsi que des outils de travail TI afin que chacun développe de meilleurs savoir être et savoir faire en vue d’une plus grande efficacité pour l’atteinte des objectifs escomptés.

Il faut noter que pendant que le Togo occupe la 26ème place des pays les plus corrompus au monde, le Ghana et le Bénin occupent la 16ème et la 09ème place.

Hector Nammangue

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