la pêche illicite constitue l’un des phénomènes naturels les plus terribles et des trafics illégaux qui entravent les activités économiques,mise à part l’augmentation du niveau des mers ou les ouragans et humains de la piraterie aux trafics d’armes et d’êtres humains, elle réduit à néant particulièrement l’économie bleue du continent africain.
Elle appauvrit les stocks de poissons, détruit les habitats marins, entraîne une distorsion de concurrence pour les pêcheurs et affaiblit les communautés côtières. Au total, comme précisé par le président Faure Gnassingbé dans un message posté entre temps sur sa page Facebook, la pêche illicite fait perdre 170 milliards de francs CFA à la sous-région ouest-africaine.
Se basant sur les flux financiers entrant et sortant d’Afrique, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique CEA établit que, chaque année, l’Afrique perd 24.000 milliards de FCFA en combinant notamment les revenus tirés de la pêche illégale et de l’exploitation clandestine de la forêt.
Ainsi, des millions de bénéficiaires des échanges informels- commercialisant contrebandes et contrefaçons, échangeant armes et cocaïne, trafiquant de l’ivoire en se débarrassant de leurs déchets à bon compte, tout en assurant par de multiples combines le blanchiment des bénéfices dans l’économie licite forment un vaste marché africain de l’illicite.
En décembre 2014, les Nations Unies estimaient que les quelques 21 tonnes de cocaïne qui transitaient par le Sahel avait généré un chiffre d’affaires d’environ 500.000 milliard, soit à peu près le double des dépenses cumulées des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Niger et Tchad). 40 % des 118 000 tonnes de tabac de contrebande commercialisés dans la région Ouest sont ponctionnés pour financer les djihadistes, soit environ 400.000 milliard F CFA dédiés à l’achat d’armes et aux camps d’entraînement des rebelles, poseurs de bombes et autres suicides.
« La mer comme un territoire économique est une nouveauté en Afrique. Parce que l’Afrique n’ayant pas eu, pendant très longtemps, les moyens d’exploiter la mer, les moyens d’abord de pouvoir politiquement dominer la mer, les États et peuples africains n’étaient pas des États, des peuples de la mer. Ils n’étaient pas tournés vers la mer, ils étaient plutôt tournés vers la terre » confie Jean-François Akandji-Kombé,économiste et analyste.
Ce dernier considère que la non règlementation de la pêche illicite est à l’origine de la paupérisation de la population et des mouvements de déplacements vers d’autres pays.
‘Les trafics illicites menacent l’élément moteur de l’activité économique d’un pays et nuisent à sa capacité d’échanger avec le reste du monde. C’est à partir du port que les produits fièrement créés par les millions d’ouvriers, fermiers et entrepreneurs d’un pays quittent pour un marché lointain. C’est à partir de ce même port qu’entrent les biens qu’utiliseront les habitants de ce pays. Mais quand les trafics illicites mettent en péril les parcours de ces biens, ce sont les emplois légitimes qui sont affectés. Il est donc important de mettre en place une infrastructure physique, sécuritaire et sociale pour combattre les trafics illicites, et pour répondre directement à ce besoin de création d’emploi qui concerne tous les pays du monde’ ajoute t-il.
C’est ce qui justifie, selon les organisateurs, le sommet extraordinaire de Lomé sur la sûreté et la sécurité maritimes et le développement.
« C’est pourquoi l’Afrique doit investir davantage pour l’acquisition de matériels performants de surveillance et de contrôle afin de lutter contre la pêche illicite. Cette thématique a comme ambition de créer un schéma de certification des captures à l’importation et à l’exportation des produits de la pêche. De plus, le sommet abordera l’utilisation des technologies existantes pour combattre la pêche illicite » conclu t-il.
Kofi meser