Le onzième objectif du développement durable des nations unies (ODD 11) vise à réhabiliter et à planifier les villes, ou tout autre établissement humain, de manière à ce qu’elles puissent offrir à tous des opportunités d’emploi, un accès aux services de base, à l’énergie, au logement, au transport, espaces publics verts et autres, tout en améliorant l’utilisation des ressources et réduisant leurs impacts environnementaux.
Le gouvernement Togolais l’a vite compris et a pris sur lui de réserver au Ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la réforme foncière (MUHRF) pour le compte de l’exercice 2023, un budget qui s’élève à 46.805.749.000 FCFA contre 15.902.579.000 exécuté dans le budget 2022. La dotation connaît donc un véritable bond de 194%.
Pour l’année 2023, la loi numéro 2022-022 portant loi de finances exercice 2023 évalue les ressources du budget de l’Etat à 1.957.920.915.000 FCFA.
A la lecture de ces chiffres, il semble que le gouvernement met une empreinte prioritaire sur le droit à un logement convenable (décent) pour chaque Togolais. Il s’agit d’un droit humain dont la finalité est de garantir la vie en un lieu dans la sécurité, la paix et la dignité.
Investir dans ce secteur sauvegarde la vie et le bien-être des personnes. La satisfaction à ce droit nécessite la prise de mesures législatives et administratives mais aussi de la volonté politique dans la détermination des priorités budgétaires. La loi de finances 2023 semble s’y plier effectivement.
En effet, alors qu’en 2022 le gouvernement a consacré une enveloppe de 749.889.000 FCFA au logement décent, le budget 2023 y consacre quasiment 8.504.500.000 FCFA. Une augmentation exponentielle qui pourrait traduire indéniablement l’importance accordée par le gouvernement à l’amélioration du logement pour les Togolais.
L’ONU estime qu’un logement convenable doit être sécurisé, disposer de services, installations et infrastructures, être à un coût abordable, être habitable, être accessible, être bien situé, respecter le milieu culturel. Cela sous-entend qu’à compter de 2023, une amélioration significative de l’habitabilité sera constatée.
De 14 milliards en 2022, l’amélioration du cadre de vie engloutira plus de 37 milliards en 2023. Le cadre de vie fait référence à tout ce qui nous entoure et que l’on trouve en milieu urbain, agricole et forestier. Presque tous les éléments de la nature qui participent à la vie quotidienne font partie du cadre de vie. C’est tout l’espace dans lequel nous vivons en harmonie avec le monde physique et le monde vivant. Le cadre de vie c’est aussi les espaces de circulation ou de travail qui pourront connaître de l’amélioration.
On souligne par ailleurs qu’une part budgétaire a été consacrée à l’information géographique dont l’importance actuelle est de plus en plus accrue. L’on se rappelle qu’en juin 2022, le Laboratoire de télédétection appliquée et de géo informatique (LTAG) a été inauguré à l’université de Lomé. Le gouvernement a donc pris la mesure du besoin car l’information géographique permet l’élaboration des politiques de développement à travers la planification, la modélisation, le suivi et la gestion des phénomènes environnementaux dans le temps et dans l’espace.
Par Leon Dounwourgue, Expert Juriste Environnementaliste