Sept pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre –Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger, Sierra Leone, Tchad, Togo et trois organisations régionales — Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) se sont réunis mercredi 15 juin pour procéder au lancement officiel du Programme régional de résilience des systèmes alimentaires en Afrique de l’Ouest (PRSA).
Il s’agit d’une opération multisectorielle régionale visant à réduire le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire et à renforcer la résilience des systèmes alimentaires.
Sous la direction de la CEDEAO, du CILSS et du CORAF, le PRSA va améliorer la productivité agricole grâce à des investissements dans l’agriculture intelligente face au climat et dans le système régional de recherche agricole. Il soutiendra également les chaînes de valeur ainsi que le commerce intra régional, et renforcera la capacité régionale à gérer les risques agricoles.
Dans son discours d’ouverture, le commissaire à l’agriculture et à l’environnement de la CEDEAO, Monsieur Sekou Sangaré, a souligné que le PRSA intervient à un moment critique pour l’Afrique de l’Ouest, citant le fait que la région traverse actuellement une crise alimentaire et nutritionnelle sans précédent causée à la fois par des facteurs à long terme tels que l’accélération du changement climatique et une succession rapide de chocs qui se chevauchent, y compris la récente pandémie du COVID-19 et la guerre actuelle en Ukraine.
Selon les projections du Réseau de prévention des crises alimentaires, plus de 38 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une aide alimentaire d’urgence pendant la période de soudure de cette année, avec de graves répercussions sur la malnutrition en particulier chez les enfants, si des interventions efficaces et rapides ne sont entreprises.
En clôturant les travaux de l’Atelier de lancement, Monsieur Simeon Ehui, directeur régional du développement durable pour l’Afrique à la Banque mondiale, a expliqué que la nouvelle opération, à grande échelle, reflète l’engagement de la Banque mondiale et de ses partenaires à soutenir l’Afrique de l’Ouest et les institutions clés dans le renforcement de la résilience du système alimentaire sur le long terme, pour ainsi réduire l’exposition de la région aux chocs futurs.
Il a également souligné que le PRSA a été conçu pour mettre le système alimentaire sur une base plus durable, en impulsant des transformations structurelles dans la façon dont l’Afrique de l’Ouest produit, traite et commercialise ses produits alimentaires.
Avec une enveloppe globale d’environ 716 millions de dollars, le PRSA touchera plus de quatre millions de bénéficiaires directs. La première phase, dont la mise en œuvre vient de démarrer, va financer des interventions au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Togo, ainsi que des actions mises en œuvre par la CEDEAO, le CILSS et le CORAF.
Togo: Investir dans l’irrigation pour assurer davantage la sécurité alimentaire
La deuxième phase, qui devrait être approuvée par la Banque mondiale en juillet 2022, financera des actions au Ghana, en Sierra Leone et au Tchad. Il est attendu que le Programme ait des effets d’entraînement à l’échelle régionale, avec des possibilités d’extension à d’autres pays de la CEDEAO et des retombées positives pour toute la sous-région.
Plusieurs partenaires contribuent au financement du Programme, y compris la Banque mondiale, le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), le Royaume des Pays-Bas et le Mécanisme mondial de financement des risques (GRiF). Le Programme fait également partie de la réponse globale à l’insécurité alimentaire pour laquelle la Banque mondiale a engagé près de 30 milliards de dollars pour soutenir des projets dans les secteurs de l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation.