Selon une étude comparative sur l’évolution des pratiques alimentaires des habitants de 187 pays entre 1990 et 2010 publiée par la direction du docteur Imamura de l’université de Cambridge au Royaume-Uni, The Lancet Global health, les régimes alimentaires les plus sains se trouvent principalement en Afrique subsaharienne.
De manière générale, les habitudes malsaines l’emportent sur les habitudes saines dans la plupart des pays. Cependant, on constate que sur les 187 pays étudiés, quatre pays d’Afrique subsaharienne figurent dans les dix pays ayant les meilleures pratiques alimentaires.
Dans l’ordre : Tchad, République centrafricaine, Mali et Îles du cap Vert.
Parmi les vingt-cinq pays ayant les pratiques alimentaires les plus saines, on trouve trois autres pays africains : Gambie, Sénégal, Sierra Léone ; et seulement quatre pays riches appartenant à l’OCDE, tous méditerranéens : Grèce, Turquie, Chypre et Israël.
Les îles tropicales sont bien représentées dans le classement puisqu’elles emportent les trois premières places : Barbade, Seychelles et Maurice que les Maldives et la grenade accompagnent dans le classement des 25 meilleurs. De même, dans le Top 30, on compte pas moins de quatre pays d’Amérique latine : Guatemala, Colombie, panama et Costa-Rica, ainsi que quatre pays arabes : Jordanie, Tunisie, Liban, et Emirats arabes Unis.
Parmi les vingt-cinq pays ayant les pratiques alimentaires les plus malsaines, ne figurent que trois pays d’Afrique subsaharienne : le Libéria, lanterne rouge des pays africains, le Congo et le Malawi. Ce dernier pays étant au même niveau que la Chine. Et, pour une fois, seuls deux autres pays africains obtiennent un plus mauvais classement que les USA : la zambie et le Lesotho. Le monde à l’envers !
Le sain, le malsain et le moderne…
Selon le Dr Fumiaki Imamura, il est capital que les pratiques alimentaires saines l’emportent durablement sur les habitudes alimentaires malsaines. En effet, d’ici à 2020, les projections sanitaires révèlent que les maladies non transmissibles seront responsables de 75% des décès dans le monde. L’amélioration des pratiques alimentaires jouera un rôle décisif dans de multiples domaines comme les politiques relatives à l’agriculture et à l’industrie agro-alimentaire, bien au-delà du seul secteur de la santé. En effet, les régimes alimentaires les plus néfastes résultent de la consommation d’aliments malsains tels que la viande transformée ou les boissons sucrées, consommés dans nombre de régions les plus riches.
Il est donc essentiel de mener des politiques publiques pour aider les personnes à passer à un meilleur régime alimentaire dans les pays riches et éviter, dans les pays pauvres, que l’élévation du niveau de vie ne conduise à une augmentation des facteurs de l’obésité.
Celle-ci tend à devenir, dans toutes les régions du monde, un fléau se substituant aux maladies non transmissibles qui elles sont en rapide déclin malgré le Sida ou l’Ebola. Tous les gouvernements et organisations internationales du monde entier sont concernés pour informer les populations des risques encourus à méconnaître la distinction entre les tendances alimentaires saines qui participent à rester en meilleure santé et celles malsaines qui concourent à la réduction de la durée de vie du fait, par exemple, de maladies cardio-vasculaires ou cérébrales plus fréquentes chez les personnes obèses.
H.N