Communes climato-intelligentes : Le Togo se dote d’un cadre conceptuel

En consortium avec OIKO LOGICA S.L. (OIKO) et l’ONG Jeunes Verts (JV), Climate Analytics (CA) met en œuvre le projet d’« Assistance technique pour le développement d’une méthodologie pour créer des communes climato-intelligentes au Togo et formuler quatre plans d’action d’atténuation et d’adaptation ».

Les dix communes ciblées par le projet sont Agou 1, Dankpen 2, Kéran 1, Kloto 1, Kpendjal 1, Lac 1, Mô 1, Oti Sud 1, Tchaoudjo 4, et Yoto 2. Le but de l’assistance technique est de doter le Togo d’un cadre conceptuel pour le développement des communes climato-intelligentes.

Le projet est financé par le Centre et réseau sur les technologies climatiques (CTCN) et est mis en œuvre sous l’assistance technique du Programmes des Nations unies pour le développement (Pnud), et sous la coordination du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières (Merf).

Le développement des Plans d’action d’adaptation nécessite au préalable des analyses de la vulnérabilité des communes cibles face aux variabilités climatiques.

La matrice de vulnérabilité fut la méthodologie d’évaluation de la vulnérabilité retenue par le projet.

Pour ce faire, des données socioéconomiques et des informations climatiques ont été collectées au niveau de chacune des dix communes auprès des ménages, des décideurs locaux et des représentants des organisations de la société civile.

Les matrices de vulnérabilité à développer permettront de mettre en évidence le profil de vulnérabilité des communes et faciliteront l’accompagnement à l’élaboration des Plans d’action d’adaptation au changement climatique dans quatre communes témoins.

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Ainsi, ce cadre méthodologique et conceptuel sont des ressources dont la maîtrise par les cadres des administrations communales faciliterait l’action climatique au niveau local. Un atelier a donc été organisé du 26 au 28 octobre 2022 à Kpalimé. L’atelier était destiné à renforcer les capacités des techniciens des communes cibles du projet sur la maîtrise de l’approche de communes climato-intelligentes et la méthodologie d’élaboration des matrices de vulnérabilité d’une part, et à effectuer des exercices de création participative des matrices de vulnérabilité des dix communes.

« Il s’agit d’un projet d’assistance technique qui est issu d’une requête adressée par le gouvernement du Togo au CTCN. Le CTCN est liée à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le Togo a donc été appuyé par le Pnud-Togo dans le cadre de cette requête. La requête consistait à demander à ce que le CTCN puisse appuyer le Togo pour développer des documents de politique en matière de mise en place de communes climato-intelligentes. C’est ainsi que l’on a sélectionné les 10 communes cibles. », a expliqué Dr Moussa Na Abou Mamouda, expert en changements climatiques.

Avant de poursuivre « Il s’agit d’un projet pilote. En termes de mise en œuvre, le CTCN ayant reçu la requête du Togo, a identifié au niveau mondial l’institution ou les institutions qui sont les mieux placées pour venir livrer cette assistance technique au Togo. Et c’est comme ça que OIKO, une organisation basée en Espagne a été choisie. Pour exécuter le projet sur le terrain, OIKO a à son tour identifié des parties prenantes qui sont au Togo. OIKO a ainsi pris connaissance avec Climate Analytics qui a un bureau au Togo ; et aussi une autre structure, à savoir Jeunes Verts. D’autres experts au niveau mondial ont été impliqués pour la mise en œuvre de cette assistance technique. Le projet a commencé depuis un an, et l’on rentre maintenant dans la troisième phase qui concerne la rédaction des Plans d’action d’adaptation et d’atténuation pour les différentes communes qui seront sélectionnées.»

« Les collectivités territoriales doivent comprendre la problématique des changements climatiques. On parle de termes techniques, mais qui ont beaucoup de sens dans la vie de tous les jours au niveau des collectivités locales. Il est par exemple question de l’exposition aux changements climatiques. Là il s’agit de voir les ressources dont dépendent la vie des communautés, et à quel degré elles sont exposées aux changements climatiques. On parle aussi de sensibilité. Même si l’on est exposé, est-ce qu’on est sensible, c’est-à-dire, est-ce qu’on est affecté par le problème, et comment on est affecté ? Et on parle aussi de capacités d’adaptation. Si on est exposé, si on est sensible, est-ce qu’on a les moyens pour y faire face ? Ce sont les terminologies autour desquelles l’on discute avec les communautés. Parce que ce sont ces terminologies qui permettent de mesurer la vulnérabilité de ces communautés face à la question du changement climatique. Et être en mesure de dire, quelle est la communauté qui est la plus vulnérable.  Il y a dix communes togolaises qui sont impliquées dans ce projet. Et l’exercice que l’on est en train de faire consiste à les former à pouvoir évaluer la vulnérabilité au niveau de ces communes. La finalité est de pouvoir classer ces communes selon leur degré de vulnérabilité. L’on a pris deux communes par région et cela fait les dix. Selon le degré de vulnérabilité, mais aussi selon d’autres critères que les décideurs politiques prendront en compte, on pourra classer ces communes et identifier quatre. Ces quatre feront l’objet de Plans d’action de lutte contre le changement climatique, en matière d’atténuation et d’adaptation. Cela permettra d’appendre et d’approcher les bailleurs de fonds avec du contenu, et de leur expliquer la nécessité que toutes les autres communes du Togo puissent être concernées », a ajouté Dr Moussa Na Abou Mamouda, expert en changements climatiques.

« La commune de Mô 1 se réjouit d’être parmi les dix communes retenues pour ce projet, et les résultats de ces travaux vont beaucoup nous aider dans la réalisation d’un Plan climat dans notre commune. La commune de Mô 1 s’étend sur une superficie de 865 km2, commune riveraine de près de 40 km avec le parc national Fazao-Malfakassa, ayant une population d’à peu près 26 000 habitants. La population est résiliente, et nous avons d’importants atouts sur le plan naturel. Grâce à ce projet, nous connaissons notre statut, et nous avons assez d’éléments pour exploiter le plan qui sera réalisé », a témoigné monsieur Kloun Baye, maire de la commune de Mo 1.

« Cet atelier de renforcement de capacités de Climate Analytics et de Jeunes Verts nous a permis de comprendre les manifestations du changement climatique et comment notre commune pourra réaliser sa propre matrice de vulnérabilité pour pouvoir faire face à certaines sensibilités et expositions. Dans notre commune, nous avons déjà commencé l’élaboration du Plan de développement communal (PDC). Nous avons déjà un rapport diagnostic du PDC. Nous souhaitons à présent obtenir un accompagnement pour élaborer notre Plan climat », a déclaré madame Dedjinou Adjo Lonlonvi, chargée de la mobilisation des ressources au sein de la commune Agou 1.

« Cette séance de renforcement des capacités est vraiment adaptée aux besoins des collectivités territoriales. Parce que toute l’étendue du territoire national est frappée par les aléas climatiques. Suite aux travaux de groupe et aux réactions qu’il y a eu, on peut conclure que les participants ont assimilé les sujets abordés. Grâce aux rapports de l’ONG Jeunes Verts, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires pourra continuer à s’assurer que les communes parviennent à mettre en œuvre les acquis de ce projet », a affirmé madame Kodjolo Wéwéma, géographe à la Direction de la décentralisation et des collectivités locales (DDCL).

« Jeunes Verts est une ONG qui a une belle expérience sur le terrain avec les collectivités territoriales. Suite à un précédent projet visant à renforcer les capacités des élus locaux, l’organisation a eu l’opportunité d’être associé par OIKO et Climate Analytics pour mettre en œuvre de façon logistique et technique le projet de création de communes climato-intelligentes. La plus grande étape du projet a été l’enquête de terrain et la collecte des informations auprès des ménages, du secteur privé, de la société civile, des autorités locales ; et aussi, l’organisation des focus groupes dans les dix communes sélectionnées. A la suite de l’atelier, nous auront à sensibiliser les communautés sur les résultats issus de ce projet, et comment elles pourront procéder pour être beaucoup plus résilientes. Notre proximité avec les communautés nous permettra d’apporter nos connaissances afin d’améliorer les critères qui permettront de sélectionner les quatre communes. Il y aura aussi d’autres éléments d’appréciation, notamment politiques, la représentation régionale etc… », a indiqué madame Raïssa Oureya, chargée des programmes à l’ONG Jeunes Verts.

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